Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 1, 1839.djvu/289

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CHAPITRE XL.


Vous la trouvez aujourd’hui fraîche et belle ; attendez encore quelques années ; hélas ! elles s’écoulent si vite ! Vous verrez l’hiver de la vieillesse blanchir ces cheveux ondoyants qu’on se hâtera de cacher sous une coiffe complaisante. Alors la table de jeu sera préférée aux danses de la prairie : plus de tricheries en amour, mais faites attention à vos cartes.
Th. Brown.


Le lendemain, avant de quitter Moseley-Hall, Mrs Wilson trouva le temps de s’assurer de la vérité de l’histoire que lui avait racontée M. Haugthon.

Le Doyenné avait changé de maître, et un nouvel intendant était déjà arrivé pour en prendre possession au nom du nouveau propriétaire. Quel motif avait pu engager lord Pendennyss à faire cette acquisition ? Mrs Wilson l’ignorait. Peut-être était-ce le désir de se rapprocher de lord Bolton ; mais quelle qu’en fût la cause, elle se croyait sûre d’avoir le jeune comte pour voisin au moins pendant l’été suivant, et cette certitude lui causait un plaisir auquel elle était depuis longtemps étrangère. La satisfaction qu’elle en ressentait augmentait encore lorsqu’elle jetait les yeux sur sa chère Émilie, qui était sa compagne de voyage.

Le Doyenné se trouvait sur la route de Londres. Mrs Wilson vit près de la porte un domestique qui lui parut porter la même livrée que ceux qu’elle avait vus suivre l’équipage du comte ; et, impatiente de savoir quand elle pourrait espérer de voir son maître, elle fit arrêter sa voiture, et fit signe au domestique qu’elle désirait lui parler.

— Je voudrais savoir, Monsieur, quel est le nouveau propriétaire du Doyenné.

— Lord Pendennyss, répondit-il en ôtant respectueusement son chapeau.

— Le comte n’est pas ici ? demanda Mrs Wilson avec intérêt.