Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 1, 1839.djvu/375

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gendre est parti pour la Flandre avec son régiment ; et lady Egerton, n’ayant pas assez de fortune pour vivre sans le secours de son père, est obligée de cacher sa dignité dans la petite province qu’habite M. Jarvis.

Lady Moseley témoigna que ce sujet lui était désagréable, et l’on s’empressa d’en changer.

Le triste résultat de ces conversations, qu’il était impossible d’éviter, était toujours de rendre Jane plus mécontente et plus réservée que jamais.

Les lettres du continent n’étaient remplies que des détails des préparatifs effrayants qui se faisaient de toutes parts pour la bataille décisive qui allait se donner, et de l’issue de laquelle dépendait le sort de tant de milliers d’hommes, celui de plusieurs monarques et de puissants empires. Au milieu de cette confusion d’intérêts et de ce conflit de passions opposées, d’innocentes prières s’élevaient vers le ciel pour la conservation de Pendennyss, aussi ardentes et aussi pures que l’amour qui les inspirait.





CHAPITRE XLIX.


Waterloo, tombeau d’un empire !
Byron.


Buonaparte avait déjà commencé ces mouvements rapides et audacieux qui pour un moment mirent la paix du monde en danger, et tinrent en suspens le sort de l’Europe.

Un régiment de dragons traversait à toute bride un champ de bataille déjà inondé de sang, lorsque son colonel vit sur les hauteurs des Quatre-Bras un bataillon anglais succombant sous la charge pesante d’un parti de cuirassiers ennemis.

À l’instant l’ordre fut donné de voler à son secours ; les dragons redoublèrent de vitesse, et le son retentissant du cor anglais se fit entendre au-dessus du bruit du canon et des cris des com-