Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 1, 1839.djvu/393

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il a été assez puni de sa ruse ; il a souffert plus qu’il n’ose en convenir lui-même, et rien de tout cela ne serait arrivé s’il se fût présenté sous son véritable nom.

— S’ils étudient l’histoire de dona Julia et la leur, dit la bonne veuve, ils auront toujours sous les yeux des exemples salutaires qui leur rappelleront l’importance de deux vertus cardinales, l’obéissance et la véracité.

— Julia a beaucoup souffert, reprit le docteur, et, quoiqu’elle soit retournée auprès de son père, les suites de son imprudence subsisteront encore longtemps. Lorsqu’une fois les liens de la confiance et de l’estime ont été brisés, il est bien difficile qu’ils se rétablissent jamais avec la même force. Mais, pour en venir à un sujet qui vous intéresse plus particulièrement, combien ne devez-vous pas vous applaudir de l’heureux succès de vos soins pour l’éducation d’Émilie ! Son bonheur est votre ouvrage.

— Il est certainement bien doux de penser que nous avons rempli notre devoir, dit Mrs Wilson ; et ce devoir est moins difficile à accomplir que nous ne sommes portés à le supposer. Il suffit de poser des bases qui soient capables de soutenir l’édifice. Dans l’âge où l’âme est encore flexible, je me suis appliquée à former celle d’Émilie, et à lui donner des principes qui pussent lui servir de guide dans toute sa vie. Ces principes se sont développés avec les années ; j’en observais les progrès avec une constante sollicitude, prête à lui tendre la main pour la soutenir dès que j’apercevrais la moindre faiblesse. Le ciel a béni mes efforts, et il m’en a bien récompensée en la guidant dans le choix d’un mari.


fin de précaution.