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PRÉFACE


DE LA PREMIÈRE ÉDITION.




La chrétienté se débarrasse peu à peu de l’ignorance, de la férocité et des crimes du moyen âge ; ce n’est plus un sujet de vanterie pour la main qui porte l’épée de n’avoir jamais tenu la plume, et les hommes ont depuis longtemps cessé d’être honteux du savoir. Les moyens multipliés de se communiquer les principes et les faits, et une propagation plus générale de l’intelligence, ont contribué à faire adopter une morale plus saine et des pratiques plus justes dans tout le monde civilisé. Ainsi, celui qui se persuade (parce que l’espoir s’évanouit avec sa jeunesse) que le genre humain va rétrogradant, est probablement aussi loin de la vérité que le visionnaire qui voit l’aurore d’un âge d’or dans le commencement du dix-neuvième siècle. Nous avons amélioré sans doute les opinions et les usages de nos ancêtres ; mais il n’est pas moins certain qu’on trouvera l’occasion de perfectionner le legs de morale que nous transmettrons à la postérité.

Lorsque les progrès de la civilisation forcèrent l’Europe à réprimer la violence et l’injustice, si ouvertement pratiquées jus-