lui serait transmis par son père avec le reste de son héritage.
— C’est bon. Déposez votre offrande, et mettez-vous à genoux, que je vous donne ma bénédiction.
Ilse fit ce qui lui était ordonné ; après quoi elle se retira en faisant force révérences.
Quelques instants après son départ, les deux abbés sortirent ensemble de la sacristie, laissant le moine chargé de ce soin mettre de côté les dons précieux dont le trésor d’Einsiedlen venait de s’enrichir.
CHAPITRE XXVI.
- Byron. Marino Faliero.
l n’y avait guère d’autre ressemblance entre les caractères des
deux prélats, que celle qui était la conséquence de leur position.
Si Boniface était le plus instruit, s’il avait été le mieux partagé
par la nature du côté de l’intelligence et des talents, le prince
abbé d’Einsiedlen possédait plus de douceur, et de ces qualités
attachantes propres à orner une vie chrétienne. Peut-être ni l’un
ni l’autre n’étaient profondément et simplement pieux, car ce
n’était pas une chose aisée pour des hommes entourés de tout ce
qui pouvait flatter leur faiblesse. Mais tous les deux respectaient
les pratiques extérieures de leur Église, et tous les deux, à un
degré proportionné à la hardiesse et à la sagacité de leur esprit,
croyaient à la vertu de ses fonctions religieuses.
En quittant la sacristie, ils gagnèrent à travers les cloîtres la demeure du chef de la communauté. Lorsqu’ils y furent renfermés, ils se consultèrent sur la conduite qu’ils avaient à tenir.
— Vous étiez proche voisin de ce téméraire baron, frère Boniface ? dit l’abbé de Notre-Dame-des-Ermites.
— Comme vous-pouvez l’imaginer par les derniers événements. Il n’y avait qu’une portée de flèche entre son château et notre malheureux monastère.