drons en compagnie dans la cellule du vénérable ermite ; et si l’on peut trouver quelque avantage à sa bénédiction ou à ses discours, croyez-moi, je ne serai pas jaloux de la part que vous y aurez.
— La générosité avec laquelle les frères de Limbourg se refusent tout avantage pour en gratifier les autres, est un sujet de louanges au près et au loin ; et cette abnégation de ta part, révérend moine, est tout à fait en rapport avec la réputation bien acquise de la confrérie.
Comme Gottlob parlait d’un air grave et s’inclinait avec une apparence de respect, le bénédictin fut en quelque sorte sa dupe, quoiqu’en passant sous la porte basse de la hutte il ne pût s’empêcher de soupçonner la vérité.
CHAPITRE III.
ans les siècles où c’était la superstition qui se chargeait de
réparer toutes les infirmités morales, où les esclaves des passions
les plus grossières pensaient gagner le ciel en se livrant à la pénitence
et à la solitude, on voyait souvent des pécheurs quitter les
dangers du monde, et se retirer dans des cavernes ou des huttes.
Il est prouvé que cette prétention à la sainteté n’était souvent
qu’un masque qui cachait l’ambition et l’hypocrisie ; mais en
général il serait injuste de ne pas croire qu’on trouvât souvent
dans les solitaires un zèle véritable pour la religion, quoique ce
zèle fût mal dirigé. On voit encore fréquemment des ermitages
dans les parties méridionales de l’Europe, quoiqu’ils soient fort
rares en Allemagne. Mais avant le changement de religion qui eut
lieu dans le seizième siècle, et par conséquent à peu près à l’époque
de notre histoire, on en voyait peut-être plus encore parmi les
descendants de la race du Nord, que chez les imaginations vives
qui peuplent les pays du Sud. C’est une loi de la nature, que les