air mécontent et pensif, car l’expérience lui avait appris à apprécier les unions mal assorties. Quelle que soit son origine, il n’aura pas besoin d’or. Je me charge d’examiner les terres de Willading, et d’établir un contre-poids en faveur du jeune homme. Voilà notre hôte qui vient pour être témoin de ma promesse.
Roger de Blonay s’avançait dans ce moment sur la terrasse pour souhaiter le bonjour aux deux amis. Les trois vieillards continuèrent leur promenade pendant une heure, discutant sur la fortune du jeune couple car Melchior de Willading n’était pas plus disposé à faire un secret de ses intentions à un de ses amis qu’à l’autre.
CHAPITRE X.
uoique le mot château s’applique communément en Europe
à tout ancien édifice baronial, cet édifice est bien différent dans
le style, l’étendue, et les dépenses qu’il a exigées, dans les
diverses contrées de l’Europe. La sûreté unie à la magnificence,
une localité suffisante pour un grand nombre de maîtres et de
valets, tel est le but ordinaire qu’on se propose dans la construction
d’un château ; la position et les moyens de défense varient
nécessairement suivant le pays où il est placé : ainsi les fossés
étaient de mode dans les lieux bas où l’eau était abondante, tels
que la Flandre, la Hollande, une partie de l’Allemagne et la
moitié de la France, tandis que les montagnes et particulièrement
le sommet des rocs, étaient recherchés en Suisse, en Italie,
et dans tous les lieux où l’on pouvait trouver ces moyens naturels
de défense. D’autres circonstances encore, telles que le
climat, la richesse, les habitudes et la nature des droits féodaux,
servaient aussi à modifier l’apparence et l’étendue des bâtiments.
Les anciennes forteresses de Suisse ne consistaient, dans l’origine,
que dans une solide tour carrée, perchée sur un roc, avec des