Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 14, 1839.djvu/55

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— Les propriétés sont en danger, sir Joseph, lui dis-je d’un ton d’ironie, mais n’importe ; s’il existe un testament, j’ai au moins autant d’intérêt que vous à le connaître, et je consens volontiers qu’on en fasse la recherche.

Sir Joseph me regarda, et ses yeux semblaient des poignards. Mais, étant homme d’affaires, il me prit au mot, et je remis toutes les clefs à un notaire. On ouvrit tous les secrétaires, toutes les armoires, tous les tiroirs ; on examina tous les papiers, et l’on y jeta plus d’un regard curieux pour voir s’il ne s’y trouverait pas quelque note qui pût faire connaître la fortune du défunt. Cette recherche dura quatre heures, et n’eut aucun succès. Le désappointement et la consternation augmentaient évidemment parmi la plupart des spectateurs, à mesure que cet examen inutile avançait, et lorsque le notaire, après avoir cherché partout, déclara qu’il ne se trouvait ni testament ni même un seul titre de propriété quelconque, tous les yeux se fixèrent sur moi, comme si j’eusse été soupçonné de vouloir voler ce qui, dans l’ordre de la nature, paraissait devoir être à moi sans qu’un crime fût nécessaire.

— Il faut qu’il y ait quelque part un dépôt secret de papiers, dit sir Joseph Job d’un air qui annonçait plus de soupçons qu’il ne jugeait à propos d’en montrer ; on sait que M. Goldencalf était propriétaire d’une somme considérable dans les fonds publics, et l’on ne trouve pas même un certificat d’une livre sterling !

Je sortis de la chambre, et j’y rentrai bientôt, tenant en main le paquet que mon père m’avait remis.

— Messieurs, dis-je, voici un assez gros paquet que mon père m’a remis de ses propres mains sur son lit de mort ; vous voyez qu’il est cacheté de son sceau, qu’il m’est adressé, et que l’adresse est, de son écriture ; je crois qu’il m’est permis de supposer que ce qu’il contient ne regarde que moi. Néanmoins, comme vous paraissez prendre tant d’intérêt aux affaires du défunt, je vais l’ouvrir sur-le-champ, et vous verrez ce qu’il contient, autant que vous en avez le droit.

Il me parut que sir Joseph prit un air grave, quand il vit le paquet et qu’il eut examiné l’écriture de l’adresse. Chacun témoigna sa satisfaction de ce qu’il ne serait probablement pas nécessaire de s’occuper d’autres recherches. Je rompis le sceau, et je fis voir que l’enveloppe contenait plusieurs petits paquets, tous