Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 16, 1839.djvu/244

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nement. J’ose dire qu’il ne sera pas traduit en justice pour cause de négligence, mais on sera surpris de sa conduite.

— Bonsoir, Ducie ; Templemore préfère un wigwam à Québec, et les naturels d’un pays aux colons d’un autre : voilà tout.

Une minute après, Paul était à la porte de la chambre de John Effingham, et, après y avoir frappé, il reçut aussi la permission d’entrer.

— Ducie ne m’a pas oublié ; voici le portefeuille qui contient les papiers du pauvre Lundi, dit-il en le mettant sur une table, et parlant de manière à faire voir qu’il était attendu. Nous avons véritablement négligé trop longtemps ce devoir, et il faut espérer que ce délai ne fera tort à personne.

— Est-ce là le paquet ? demanda John Effingham, tendant la main pour recevoir une liasse de papiers que Paul avait prise dans le portefeuille. Nous briserons les sceaux à l’instant même, et nous verrons ce que nous avons à faire avant de nous coucher.

— Ces papiers sont à moi, répondit le jeune homme en les regardant avec un air d’intérêt avant de les déposer sur la table, et ils sont très-importants. — Voilà ceux de M. Lundi.

John Effingham reçut le paquet des mains de son jeune ami, plaça les lumières à sa portée sur la table, mit ses lunettes, et invita Paul à s’asseoir. Ils se mirent en face l’un de l’autre. Le soin de rompre les sceaux et de jeter un premier coup d’œil sur les pièces appartenait naturellement au plus âgé, qui d’ailleurs était par le fait celui à qui elles avaient été confiées.

— Voici d’abord une pièce écrite et signée par le pauvre Lundi lui-même, en forme de certificat général, dit John Effingham. il la lut d’abord lui-même, et la passa ensuite à Paul. Elle était ainsi conçue :

« À tous ceux que cela peut concerner. — Moi, John Lundi, je déclare et certifie que les lettres et autres pièces ci-jointes sont véritables et authentiques. Jane Dowse, qui a écrit, et à qui il a été adressé un si grand nombre de ces lettres, était ma mère, ayant épousé en secondes noces Pierre Dowse, l’homme qui y est si souvent nommé, et qui la porta à faire des choses dont elle s’est fortement repentie ensuite. En me confiant ces pièces, elle m’a laissé seul juge de ce que je devais faire, et je les ai mises sous cette enveloppe, afin qu’elles pussent encore être utiles, si j’étais retiré subitement de ce monde. Tout dépend de pouvoir découvrir qui est véritablement le nommé Bright, car ma mère ne l’a jamais