Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 16, 1839.djvu/243

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Bloomfield ; et, quand il serait vrai, il ne faudrait pas le dire si ouvertement.

Se non è vero, è ben trovato.


CHAPITRE XVIII.


Ils sont à toi pour un temps ; mais tu rendras enfin tes trésors ; tes portes s’ouvriront, tes verrous tomberont, inexorable passé.
Bryant.



Le capitaine Ducie s’était retiré d’assez bonne heure dans la soirée, et il était à lire dans sa chambre, quand un coup frappé à sa porte changea le cours de ses idées. — Entrez, dit-il, et la porte s’ouvrit.

— J’espère, Ducie, dit Paul en entrant, que vous n’avez pas oublié d’apporter le grand portefeuille que je vous ai laissé, et relativement auquel je vous ai écrit quand vous étiez encore à Québec.

Le capitaine lui montra le portefeuille qui était encore sur le plancher avec le reste de son bagage.

— Je vous remercie de vos soins, dit Paul ; et prenant le portefeuille sous son bras, il ajouta : Il contient des papiers importants pour moi, et quelques-uns que j’ai lieu de croire importants pour d’autres.

— Attendez, Powis ; un mot avant que vous me quittiez. — Templemore est-il de trop ici ?

— Pas du tout ; j’ai une sincère affection pour lui, et je serais très-fâché de le voir nous quitter.

— Et pourtant il me semble singulier qu’un homme ayant ses habitudes passe son temps dans ces montagnes, quand je sais qu’on croit qu’il est à inspecter le Canada, dans la vue de faire un rapport sur la situation de ce pays.

— Sir George est-il réellement chargé d’une mission de cette espèce ? demanda Paul avec intérêt.

— Non pas d’une mission positive, peut-être parce que cela était inutile : Templemore est riche, et n’a pas besoin d’appointements. Cependant il est entendu qu’il verra quelle est la situation des deux provinces, et qu’il en rendra compte au gouverne-