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LE LAC ONTARIO.

matique de Cap l’avait un peu piqué. Mais l’image des traits aimables de Mabel, de sa forme agile et légère, et de son sourire attrayant, était comme un bouclier entre son oncle et l’épreuve qu’il s’agissait de lui faire subir.

— La fille du sergent sera peut-être effrayée, — dit-il.

— Pas du tout, pour peu qu’elle ait du sang du sergent dans ses veines. Elle n’a pas l’air d’être fille à s’effrayer aisément. Laissez-moi faire, Eau-Douce ; je me charge seul de toute l’affaire.

— Non, Pathfinder, non ; vous ne feriez que vous noyer tous deux. Si le canot passe la cataracte, il faut que j’y sois.

— À la bonne heure. — Fumerons-nous la pipe du consentement au marché ?

— C’est convenu.

Il ne fut plus question de ce sujet, car ils arrivaient en ce moment au canot, et quelques mots suffirent pour décider de beaucoup plus grands intérêts.


CHAPITRE III.


« Avant que ces champs fussent défrichés et cultivés, nos rivières remplissaient leurs rives ; la mélodie des eaux se faisait entendre sous le dôme vert de nos bois sans limites ; des torrents se précipitaient, des ruisseaux murmuraient et des sources jaillissaient sous l’ombre.
Bryant.

On sait généralement que les rivières qui se jettent dans l’Ontario du côté du midi sont pour l’ordinaire étroites, profondes et coulent lentement. Il y a pourtant des exceptions à cette règle, car beaucoup de rivières ont des rapides, ou des rifts, comme on les appelle dans la langue du pays, et quelques-unes ont même des cataractes. Du nombre de ces dernières était celle sur laquelle nos aventuriers voyagent maintenant. L’Oswego est formé par la jonction de l’Onéïda et de l’Onondaga, qui tous deux sortent des lacs, il poursuit sa course à travers un pays légèrement sillonné de vallons et de hauteurs pendant huit à dix milles, et