Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 18, 1841.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


PRÉFACE.





On a tant écrit, depuis quelques années, sur la découverte de l’Amérique, qu’il ne serait nullement étonnant qu’il existât dans une certaine classe de lecteurs une disposition à nier l’exactitude de tous les faits contenus dans cet ouvrage. Quelques-uns pourront alléguer l’histoire, dans la vue de prouver que des personnages tels que notre héros et notre héroïne n’ont jamais existé, et s’imagineront qu’en établissant ce fait, ils détruiront complètement l’authenticité de ce récit. En réponse à cette objection anticipée, nous dirons qu’après avoir lu avec soin plusieurs écrivains espagnols, depuis Cervantès jusqu’au traducteur du journal de Colomb, l’alpha et l’oméga de la littérature de la Péninsule, et après avoir parcouru Irving[1] et Prescott depuis le commencement jusqu’à la fin, nous n’avons pu trouver dans aucun d’eux une syllabe qui nous paraisse une preuve concluante, ou même une preuve quelconque contre les portions de notre ouvrage qui seront le plus probablement contestées. Jusqu’à ce qu’on puisse produire contre nous quelque preuve affirmative solide, nous regarderons donc nos faits comme bien établis, et nous ferons reposer nos droits à être crus sur l’autorité de nos propres assertions. Nous ne pensons pas qu’il y ait rien de déraisonnable ou d’extraordinaire dans cette marche, car la plus grande partie peut-être de ce qu’en offre tous les jours et à chaque heure du jour à la croyance du public, est basée sur la même espèce de

  1. Voyez l’Histoire de la vie et des voyages de Christophe Colomb, par Washington Irving, traduite par Defauconpret, 4 vol. in-8, et l’Histoire des Compagnons de Christophe Colomb, par le même auteur, 3 vol. in-8, publiés à Paris à la librairie de Charles Gosselin.