Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 20, 1843.djvu/212

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qu’il portait sous son uniforme, et retirant des papiers des poches qui y étaient pratiquées. – Quelques-unes de ces pièces sont des originaux, comme le certificat de naissance de mon aïeul, son brevet de lieutenant de vaisseau, etc. ; les autres sont ce que les hommes de loi appellent des copies authentiques, et l’on m’a assuré qu’il n’y en a pas une qui ne puisse être admise comme preuve par toute cour de justice d’Angleterre devant laquelle cette affaire pourrait être portée.

Sir Reginald prit les papiers, et se mit à les lire l’un après l’autre avec beaucoup d’attention. Les preuves d’identité de l’aïeul étaient complètes, et aussi claires que possible. Il avait été reconnu par un ancien compagnon d’études, un des gouverneurs de la colonie, et c’était d’après l’avis de cet ami qu’il avait pris tant de peines pour mettre son identité hors de doute. Il y avait ses deux actes de mariage, le premier avec Jeanne Beverly, et le second avec Rébecca Randolph et les actes de naissance des deux fils qu’il avait eus, un de chaque mariage. L’identité du jeune officier comme fils unique de Wycherly, fils aîné de Grégoire, était prouvée d’une manière aussi évidente. En un mot, les preuves étaient celles qu’un avocat habile et expérimenté aurait pu préparer pour un cas qui n’admettait aucun doute, mais qui pouvait être l’objet d’une contestation. Sir Reginald passa près d’une demi-heure à examiner ces papiers, et pendant ce temps tous les yeux étaient fixés sur lui, et épiaient chaque expression de sa physionomie. Enfin il termina sa tâche, et se tourna vers Wycherly.

— Celui qui a préparé ces pièces, dit-il, y a mis beaucoup de soin et de méthode, et il savait parfaitement tout ce qu’on pourrait exiger en pareil cas. Mais pourquoi les avez-vous si longtemps tenues secrètes ? Pourquoi avez-vous souffert que sir Wycherly mourût dans l’ignorance de votre parenté et de vos droits ?

— J’ignorais moi-même que j’en eusse le moindre, étant convaincu que non-seulement M. Thomas Wychecombe, mais même ses deux frères, étaient héritiers du baronnet avant moi. C’était aussi l’opinion de mon aïeul lui-même lorsqu’il fit préparer toutes ces pièces. Il me les donna pour que je pusse réclamer les liaisons de parenté avec ma famille, quand je serais en Angleterre ; et me recommanda de les porter toujours sur moi jusqu’au moment où je voudrais m’en servir.

— Cela explique pourquoi vous n’avez rien dit de vos droits. Mais pourquoi n’avez-vous pas fait connaître votre parenté ?

— Pourquoi, Monsieur ? parce que je voyais que l’Amérique et