gères. Les rentes et les intérêts de l’argent s’accumulaient ou étaient employés à faire monter Robert en grade dans l’armée. De nouvelles concessions de terres virent naître d’autres établissements dans ces parages, et çà et là quelques anciens officiers comme lui ou quelques fermiers isolés, commençaient à peupler la solitude, mais aucun n’était dans le voisinage immédiat.
Cependant, le capitaine ne vivait pas complétement en ermite. Il visitait parfois M. Edmeston de Mont-Edmeston, voisin qui demeurait à près de cinquante milles. On le voyait quelquefois à Johnson-Hall avec sir William, ou bien à l’établissement de sir John sur la Mohawk, et une ou deux fois il sut assez triompher de son indolence, pour consentir à accepter les fonctions de représentant dans un comté nouveau appelé Tryon, d’après le nom du gouverneur d’alors.
CHAPITRE IV.
Dans le chapitre précédent, nous avons terminé notre récit par les scènes qui se passaient dans la hutte au printemps de 1765. Maintenant nous franchirons un espace de dix années, et nous reprendrons au mois de mai de l’année 1775. Il est presque inutile d’avertir le lecteur que c’est l’amener aux premiers jours de notre révolution. Les discussions qui précédèrent ce grand événement avaient eu lieu dans l’intervalle et nous sommes maintenant sur le point de nous trouver mêlés à quelques-uns des incidents secondaires de la lutte.
Dix années forment un siècle dans l’histoire d’un établissement entièrement nouveau. Les changements qu’elles produisent sont si prodigieux, et la petite colonie présentait un aspect de bien-être