Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 28, 1850.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

république, on ne s’est jamais occupé de ces îles, qui ne devraient jamais sortir de la pensée d’un homme d’État américain ; ce qui prouve combien peu les esprits qui devraient exercer de l’influence sur les événements, sont capables de l’œuvre qui leur a été confiée. Deux fois il est parti de ce pays des expéditions militaires pour le Canada, tandis que les deux Canadas n’ont pas, au point de vue de la sécurité et de l’indépendance du pays, la moitié de l’importance des Bermudes.

Lorsque l’Angleterre demanda la cession d’un territoire qui était américain, par la raison que ce territoire était trop voisin de Québec, ou aurait dû lui répondre par la proposition suivante : « — Donnez-nous les Bermudes, et nous changerons avec vous. Vous gardez ces îles comme un moyen d’action contre nous, et nous conserverons cet angle du comté du Maine dans le même but à votre égard. » Heureusement que parmi nous les événements sont plus puissants que les hommes, et le jour n’est pas éloigné où la seule force des choses contraindra une diplomatie peu intelligente à reconnaître ce que demandent les intérêts véritables de la république dans cette grande question.

Roswell Gardiner et Dagget eurent plusieurs discussions sur la route qu’il fallait suivre pour trouver ces îles. Ces consultations avaient lieu pendant que les deux schooners voguaient de conserve vers les îles, ce qui était un compromis entre les deux opinions. La distance où l’on se trouvait des Bermudes était d’environ six cents milles ; ce qui donnait tout le temps nécessaire pour l’examen de la question. Les conversations étaient amicales, et comme le vent continuait d’être doux, elles se renouvelaient chaque après-midi, quand les vaisseaux se rapprochaient comme pour faciliter la reprise de ces conversations.

Pendant les cinq jours que cela dura, on peut se convaincre que la différence de marche entre les deux Lions de Mer était imperceptible, et que s’il y avait quelque avantage, il était en faveur du schooner du Vineyard, quoiqu’on eût encore bien des obstacles à traverser pour que l’épreuve fût complète. Tandis qu’on était dans ces incertitudes sur la route à suivre, on aperçut une terre basse, et Dagget consentit à suivre la direction du sud,