ayant toujours le sud en vue, pendant qu’il se dirigeait vers le sud-est.
CHAPITRE XI.
oswell Gardiner sentit qu’il respirait plus librement lorsqu’il
eut perdu de vue le Summers-Group ; il venait réellement de quitter
l’Amérique, et il espérait ne plus la revoir jusqu’à ce qu’il rencontrât
le rocher bien connu qui montre le chemin du plus beau
port du monde, celui de Rio-Janeiro. Les voyageurs discutent
pour savoir auquel on doit donner la palme, à ce port, ou à ceux
de Naples et de Constantinople. Vu du dehors avec ses minarets et
le Bosphore, Constantinople est probablement le plus beau port
du monde.
Grimpez au haut des montagnes qui dominent Naples, et jetez les yeux sur les golfes de Salerne et de Gaëte, comme sur le port, contemplez la Campagna Felice et les souvenirs du passé, tout cela revêtu de la magie d’une atmosphère italienne, et vous serez convaincu qu’il n’y a rien de comparable ailleurs ; mais qu’on entre dans la baie de Rio, qu’on embrasse d’un regard tout ce panorama, et le voyageur même le plus habitué aux merveilles de la nature restera interdit devant la magnificence et le charme du spectacle qui viendra frapper sa vue. La magie du paysage appartient surtout à l’Italie, comme le doivent sentir tous ceux qui ont été à même de le voir, mais c’est une magie qui se retrouve plus ou moins dans toutes les régions des latitudes peu élevées.
Nos deux Lions de Mer n’eurent aucune aventure qui mérite d’être rapportée avant d’arriver au sud de l’équateur. Quarante-six jours après avoir quitté Montauk, ils rencontrèrent un baleinier qui n’avait quitté Rio que la semaine précédente ; il s’y était