Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 29, 1852.djvu/53

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accès dans la caverne. Il était hors de doute que ce passage avait été pratiqué par la lave qui, de temps immémorial, s’y s’était frayé une issue, et avait été former le monticule qui s’élevait derrière. La porte avait vingt pieds de haut sur trente de large, et était surmontée d’une arche naturelle. Quand Marc y descendit par le mur du cratère, non sans de grands risques, il trouva une sorte de plaine très-unie ; seulement elle inclinait légèrement de l’est à l’ouest. Sans doute les eaux de l’Océan, dans les fortes marées ou pendant des tempêtes, avaient fait irruption à travers le passage, et avaient balayé les cendres qui se trouvaient amoncelées dans le cratère, en les refoulant à l’extrémité. Ces cendres avaient été converties en tuf par l’action du temps. Si le cratère s’était jamais élevé en cône, le travail successif des saisons n’en avait laissé aucune trace. Il était recouvert d’une, croûte qui offrait assez de résistance. Une ou deux fois Marc la creva comme on passe à travers la glace d’une nuit, et ses souliers se couvrirent alors d’une légère poussière qui ressemblait beaucoup à de la cendre. Dans d’autres endroits, il la perça exprès, et toujours il trouva en dessous une couche considérable de cendres mêlée de pierres et de coquillages.

Ce qui rendait évidente l’invasion des eaux à certaines époques, c’étaient de vastes dépôts de sel qui en marquaient la limite. Ce sel était probablement l’obstacle qui s’opposait à toute végétation. Marc observa que les oiseaux évitaient le cratère  ; leur instinct semblait les avertir qu’il y avait là des dangers à courir. Ils volaient à l’entour par centaines, sans jamais le traverser, ayant grand soin, pour employer le langage des marins, de se tenir au large.