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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 29, 1852.djvu/58

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lancé sur les brisants, il serait mis en pièces en moins d’une heure, et tout ce qu’il renfermait périrait avec lui. Ce fut donc après être tombés complètement d’accord sur ce point, que Marc et Bob descendirent du sommet du cratère pour retourner à leur embarcation.

Comme le temps était toujours calme, Marc ne se pressa pas ; il passa une demi-heure à sonder la petite baie formée par la ligne de rochers submergés à la hauteur de l’extrémité est du cratère, et il reconnut que non-seulement il y avait la quantité d’eau suffisante, mais, ce qui le surprit, il trouva aussi un fond sablonneux, formé sans doute par les particules enlevées aux rochers voisins par l’action incessante des vagues. Le bassin présentait donc toutes les garanties désirables pour que le Rancocus y fût en sûreté ; il ne s’agissait plus que de l’y amener.

Enfin Bob gouverna vers le bâtiment, pendant que Marc avait la sonde à la main. Mais celui-ci reconnut qu’il y avait deux grands obstacles pour mettre en communication les deux points qui les intéressaient. Le premier consistait dans une double rangée de brisants, qui se prolongeait pendant un quart de mille sur une ligne presque parallèle, et qui n’étaient qu’à une demi-encâblure de distance l’une de l’autre. Dans l’espace intermédiaire, il y avait beaucoup d’eau, mais si peu de place pour manœuvrer un grand bâtiment ! Marc y passa à quatre reprises différentes, jetant la sonde presque à chaque pas, et plongeant les yeux jusqu’au fond, car dans ces eaux transparentes, surtout au milieu du jour, on pouvait voir à deux ou trois brasses de profondeur. Il s’assura du moins que, s’il était possible de maintenir le cap parfaitement droit, il n’y avait point de danger à craindre.

Le second obstacle était beaucoup plus sérieux. C’était un bloc détaché qui était recouvert d’une quantité d’eau assez considérable, mais pas assez, cependant, pour pouvoir porter un navire comme le Rancocus, si ce n’est pourtant sur un point qui n’avait pas cent pieds de large. Des deux côtés de cette passe