Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 29, 1852.djvu/67

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merce sous le nom de guano. Marc connaissait Betts pour un homme de sens, incapable d’avancer ce dont il n’aurait pas été sûr. Il accepta donc avec empressement sa proposition ; et pendant qu’il apprêtait l’embarcation, Bob prenait un panier et les outils nécessaires. Ils se rendirent ensemble sur l’un des rochers, où, au milieu des cris perçants de plus de mille oiseaux, Bob recueillit une aussi belle récolte de guano que s’il eut été sur les côtes du Pérou.

Pendant qu’il était ainsi occupé, Marc remarqua que les porcs avaient gagné l’extrémité occidentale de l’île, flairant tout ce qu’ils rencontraient en chemin, et cherchant en vain à fouiller la terre, partout où ils pouvaient enfoncer leurs groins. Comme ce sont des animaux d’une sagacité remarquable, Marc ne les perdit pas de vue, pendant que Bob faisait sa provision de guano. Il avait un faible espoir que leur instinct les dirigerait vers quelque source. Il les vit entrer ainsi dans le cratère par le passage que nous avons décrit et qui lui servait de porte.

En retournant dans l’île, Marc eut soin de débarquer le plus près possible de cette ouverture ; Bob prit les outils sur ses épaules, tandis que Marc portait le panier, et ils se dirigèrent à leur tour vers le cratère. À la grande satisfaction de Marc, il vit les porcs occupés à gratter la terre avec quelque succès, en ce sens qu’ils la remuaient à la surface, mais sans rien trouver pour leurs peines. Il remarqua dans ce que nous avons appelé la plaine quelques places où il était possible, en brisant une sorte de croûte, d’arriver à une couche de cendres grossières. En les exposant à l’air, en les mêlant à des herbes marines et aux balayures qu’il pourrait réunir, le jeune marin se flatta d’obtenir assez de substances productives pour faire venir quelques légumes. Lorsqu’il était sur le sommet du mur d’enceinte du Cratère, il avait remarqué deux ou trois places qui lui avaient paru favorables, et résolut d’y monter et d’y faire son essai, d’autant plus que là son potager serait à l’abri des incursions de ses compagnons velus. S’il pouvait réussir à obtenir ainsi quelques melons, il sentait qu’il aurait un moyen de combattre les