Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 29, 1852.djvu/82

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mangeons que des salaisons que quelques aliments frais nous feront du bien.

Chacun s’occupa de sa tâche. Marc, à l’aide d’une brouette, — et à bord il s’en trouvait trois que l’Ami Abraham destinait encore à des cadeaux, — transporta, en plusieurs voyages, le limon dans l’intérieur du Cratère. Il en fit un grand tas, sur lequel il comptait jeter à mesure toutes les immondices de tout genre qu’il pourrait trouver.

Bob était retourné à bord pour s’occuper de sa cuisine. Il prit les deux poissons, les vida, coupa le plus gros en plusieurs morceaux qu’il mit dans une casserole avec des oignons, du petit lard et du biscuit de mer pour en faire une matelote le lendemain matin. Quant à l’autre, il en fit une friture que Marc et lui mangèrent le soir même avec délices.





CHAPITRE VII.


Calme-toi, pauvre abandonné !
L’œil perçant qui voit tout, et le ciel et la terre,
Voit aussi ta misère.
L’heure de la délivrance aura bientôt sonné !

Mistress Hemans



Le jour du dimanche ne se lève jamais, pour les personnes vraiment pieuses, sans ranimer les sentiments de gratitude qu’elles doivent au Créateur pour tous ses bienfaits. Cette influence se fait surtout sentir dans les saisons où la nature se rajeunit et se renouvelle, à la campagne, plus que dans les grandes villes où le bruit qui se fait autour de nous est un obstacle aux pensées sérieuses. Elle est plus vive encore dans la solitude absolue, lorsque nous nous sentons sous la dépendance directe de Dieu même pour trouver les moyens de prolonger notre existence. Dans le monde on oublie cette dépendance on ne s’en repose que sur soi-même, on s’exagère ses forces : on oublie d’où ces forces mêmes nous arrivent ; mais que l’homme