CHAPITRE VIII.
Tantôt, le jour naissant, de ses fertiles pleurs
Imbibe doucement le calice des fleurs ;
Tantôt, du roc ardent de grands flots de lumière
Rejaillissent, doublés, sur la prairie entière.
ès que le petit pavillon fut établi sur le Sommet, Marc y
passa la plupart de ses heures de loisir. Il y transporta une partie
de ses livres, — et il en avait une collection assez nombreuse, —
sa flûte, et tout ce qu’il faut pour écrire. De là,
tout en s’occupant, il pouvait surveiller le développement de
son potager aérien. Quant à Bob, il pêchait une grande partie du
temps : il y trouvait tout à la fois plaisir et profit, car les porcs
et les poules faisaient bonne chère. Tout prospérait en un mot,
à l’exception de la pauvre Kitty, qui traînait un peu la patte.
Elle aimait à suivre Marc, et jetait plus d’un regard d’envie sur
le Sommet, lorsque, d’en bas, où elle était consignée, elle le
voyait se promener au milieu de ses plantations.
Les légumes mis les premiers en terre venaient à merveille. Ils avaient été entourés de limon à plusieurs reprises, et rien de ce qui pouvait hâter la végétation ne leur manquait. Les melons ne tardèrent pas à promener leurs jeunes pousses sur la couche, ainsi que les concombres, les courges et les citrouilles ; et, à la fin du mois suivant, presque toutes les parties planes des hauteurs se paraient çà et là d’un commencement de verdure. Mais une nouvelle surprise était ménagée à Marc. Un jour qu’il était assis sous son pavillon, tous les rideaux ouverts, afin de donner un libre accès à la brise, il aperçut quelques points sombres qui se détachaient sur le roc ardent. Il s’approche de l’endroit, et il voit que quelques brins du gazon qu’il y a semé presque au hasard commencent à paraître. Ainsi donc ces rochers sur les-