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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 30, 1854.djvu/150

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— Elle a une ou deux perfections auxquelles vous n’avez jamais songé, Monsieur. Je la déclare le premier praticien du comté, et haut la main. Je croyais m’entendre quelque peu à la préparation d’une cause, mais elle m’a donné des avis qui me vaudront plus que tous ses honoraires.

— Vous ne voulez pas dire qu’elle montre de l’expérience dans la pratique de semblables affaires ?

— Peut-être que non. Ça ressemble plus à du génie naturel, je le reconnais ; mais c’est un génie de la plus brillante espèce. Elle comprend les journalistes à merveille, et ce qui vaut mieux, elle appuie toutes ses observations d’or et de billets de banque.

— Et où peut-elle se procurer tant d’argent ?

— C’est plus que je n’en puis dire, répliqua Timms en déroulant quelques papiers qui avaient rapport à la cause et les plaçant avec un peu de formalité devant le conseil senior pour attirer une attention particulière. Je n’ai pas jugé convenable de lui poser la question.

— Timms, vous ne croyez pas, vous ne pouvez pas penser Marie Monson coupable.

— Je ne vais jamais au delà des faits nécessaires à une cause, et mon opinion est insignifiante. Nous sommes employés à sa défense, et l’avocat de l’État aura de la peine à obtenir un verdict sans y travailler beaucoup. Voilà ma manière consciencieuse d’envisager les affaires, esquire Dunscomb.

Dunscomb ne fit pas d’autres questions. Il se mit tristement devant les papiers, poussa son verre de côté, comme s’il n’y prenait plus plaisir, et se mit à lire. Pendant près de quatre heures, Timms et lui furent activement occupés à préparer un résumé et à disposer la cause pour le jour du jugement.