CHAPITRE XII.
Hél. Oh ! puissent mes prières éveiller l’amour !
Her. Plus je le hais, plus il me suit.
Hél. Plus je l’aime, plus il me hait.
Her. Sa folie, Hélène, ne peut m’être atribuée.
andis que Dunscomb et Timms étaient ainsi occupés, les
membres plus jeunes de la réunion cherchèrent naturellement
des moyens de distraction plus en harmonie avec leurs goûts et
leur âge. On avait invité John Wilmeter à être présent à la
consultation ; mais ses anciens sentiments s’étaient ravivés, et il
trouva dans la société d’Anna un plaisir qui lui fit décliner
la demande. Sa sœur et son ami étaient fiancés, et ils s’étaient
éclipsés le long d’un petit sentier dans les bois de Rattletrap,
cherchant la solitude si chère aux amours. Cette disparition laissa
Jack seul avec Anna. Celle-ci était timide, froide même ; Jack
était pensif. Néanmoins, la séparation n’était pas facile, et bientôt,
presqu’à leur insu, eux aussi ils se promenaient dans ce bois
charmant, suivant un des sentiers les plus larges et les plus fréquentés.
John imputait naturellement la rêverie d’Anna à l’événement du matin ; il lui en parla avec une douceur et une ingénieuse délicatesse qui força plus d’une fois la sensible jeune fille à retenir ses larmes. Après avoir suffisamment parlé sur ce sujet, le jeune homme suivit le courant de ses propres pensées, et s’entretint de celle qu’il avait laissée dans la prison de Biberry.
— Son cas est des plus extraordinaires, continua John, il a excité nos plus vives sympathies. Par nos sympathies, je veux parler de celles des personnes intelligentes et désintéressées ; car les préjugés vulgaires s’élèvent fortement contre elle. Sarah et vous-même, Anna, vous ne pourriez sembler moins coupables de ce crime que ne l’est miss Monson ; et pourtant, elle est accusée et va être jugée pour meurtre et pour incendie ! Il me paraît mons-