Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 30, 1854.djvu/285

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accoutumées à voir des pièces de cette nature sont portées à examiner celles qui sont d’une forme plus rare et plus particulière. C’est ce qui arriva pour plusieurs pièces de mistress Goodwin, dont l’une était une pièce italienne ou hollandaise, de la valeur de quatre dollars, qui, ordinairement, prend le nom du roi dont l’effigie est sur la pièce. Cette pièce hollandaise, ou italienne, peu importe, fut vue, tenue, examinée par plusieurs personnes, comme nous vous le montrerons.

Maintenant, Messieurs, le bas qui contenait les pièces d’or était gardé dans un bureau, lequel bureau fut sauvé du feu, avec tout son contenu ; mais le bas et l’or avaient disparu. Ces faits vous seront exposés, appuyés sur une preuve qui empêche de rien mettre sur le compte du hasard. Nous vous montrerons ensuite, Messieurs, que dans un interrogatoire public de la prisonnière, ici à la barre, le contenu de sa bourse fut étalé, et qu’on y trouva la pièce hollandaise ou italienne, dont j’ai parlé, au milieu d’une centaine de dollars, dont l’identité, comme ce sont des pièces américaines, ne peut être aussi facilement constatée.

L’accusation repose en grande partie sur les preuves qu’on vous présentera relativement à cette pièce, pour établir la culpabilité de l’accusée. Nous savons que quand la pièce fut trouvée sur elle, elle affirma qu’elle lui appartenait ; qu’elle avait été en possession de deux pièces semblables, dont l’une, celle qu’on avait vue dans le bas de mistress Goodwin, était un présent qu’elle avait fait à cette infortunée.

Messieurs, si des personnes accusées de crimes pouvaient s’en laver par leurs propres dépositions, il y aurait bien peu de condamnations. La raison nous dit qu’une parole doit s’appuyer sur une preuve. Des affirmations ne seront pas plus reçues contre l’accusée qu’elles ne seront acceptées en sa faveur. Votre bon sens vous dira, Messieurs, que si l’on vous démontre que Dorothée Goodwin possédait cette pièce d’or particulière, qu’elle l’estimait très-haut, qu’elle avait l’habitude de ramasser tout l’or sur lequel elle pouvait légalement mettre la main, que la résidence de ladite Dorothée Goodwin a été brûlée, qu’elle-même a été assassinée par un ou plusieurs coups barbares et cruels, sur l’occiput ou