Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 30, 1854.djvu/327

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Burton ne sut que répondre. Plusieurs circonstances lui avaient révélé le défaut du vieillard, mais ses déclarations n’auraient pas été appuyées, eût-il dit toute la vérité, puisque Pierre avait réussi à cacher cette faiblesse aux yeux du public. À ceux d’un homme comme le témoin, il était plus facile de sacrifier la vérité que de se mettre en contradiction avec des voisins.

— Je suppose qu’il était comme beaucoup d’autres, répondit Burton après un délai qui causa quelque surprise ; il était homme, il avait une nature d’homme. Dans les jours de repos et de réjouissances, je l’ai vu s’en donner plus que ne le permet la tempérance ; mais je ne voudrais pas dire qu’il fût un homme déréglé.

— Alors, il buvait à l’excès de temps à autre ?

— Pierre avait une tête très-faible, c’était son plus grand malheur.

— Avez-vous jamais compté l’argent renfermé dans le bas de mistress Goodwin ?

— Jamais. Il y avait de l’or et du papier ; combien ? c’est ce que j’ignore.

— Vîtes-vous des étrangers dans la maison des Goodwin ou aux environs, le matin du feu ?

— Oui ; il y avait là deux hommes très-activement occupés à aider la prisonnière à sortir par la fenêtre. Ils mirent le plus grand soin à sauver les effets de Marie Monson.

— Ces étrangers se tinrent-ils près du bureau ?

— Non que je sache. J’aidai moi-même à sortir le bureau, et plus tard j’étais présent à l’enquête lorsqu’on y chercha l’argent. Nous n’en trouvâmes pas.

— Que devinrent ces étrangers ?

— Je ne puis vous le dire. Je les perdis de vue dans la confusion.

— Les aviez-vous jamais vus auparavant ?

— Jamais.

— Ni depuis ?

— Non, Monsieur.

— Voulez-vous avoir la bonté de prendre cette perche, et de