Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 30, 1854.djvu/333

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— Tout cela est-il bien nécessaire, monsieur Dunscomb ? demanda le juge.

— Je prie Votre Excellence de permettre à monsieur de continuer, dit Williams levant le nez plus haut que jamais, et regardant autour de la salle avec un air d’intelligence que le grand conseiller d’York n’aima pas. C’est un sujet intéressant, et nous autres gens du comté de Dukes, pauvres et ignorants que nous sommes, nous pouvons y gagner quelques idées utiles pour nous apprendre comment on a l’air « trop grand seigneur » et « trop grande dame. »

Dunscomb sentit qu’il avait fait un faux pas, et il eut assez d’empire sur lui-même pour s’arrêter.

— Eûtes-vous quelque conversation avec l’Allemande ? continua-t-il faisant un léger salut au juge pour lui marquer sa déférence.

— Elle ne pouvait parler anglais ; Marie Monson causait avec elle ; je ne le faisais en aucune manière.

— Étiez-vous présente au moment du feu ?

— J’y étais.

— Vîtes-vous quelque part cette Allemande pendant le feu ou après ?

— Non, elle disparut sans qu’on sût comment.

— Depuis que Marie Monson vivait chez les Goodwin, visitiez-vous ces derniers aussi souvent que par le passé ?

— Non ; de grands airs et un grand raffinement de langage ne me plaisaient pas.

— Marie Monson vous a-t-elle jamais parlé ?

— Je crois, Excellence, objecta Williams, qui n’aimait pas la question, que c’est sortir du réquisitoire.

— Laissez monsieur continuer ; le temps est précieux, et une discussion nous en ferait perdre plus que de laisser continuer. Poursuivez, monsieur Dunscomb.

— Marie Monson vous a-t-elle jamais parlé ?

— Jamais, à ma connaissance.

— Que voulez-vous dire alors par « un grand raffinement de langage ? »