Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 30, 1854.djvu/377

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— Vous n’avez pas besoin de presser le monde d’une manière si terrible ; je ne crois pas que ce soit légal.

— Je répète la question, ou j’y répondrai pour vous. Quand vous mîtes le feu à la maison…

La femme poussa un cri, et leva les mains pour manifester son horreur.

— Je n’ai jamais mis le feu à la maison, s’écria-t-elle ; il prit au tuyau du poële dans le grenier, où il avait pris déjà deux fois précédemment.

— Qu’en savez-vous, à moins de l’avoir vu ? Comment le voir, à moins d’être présente ?

— Je n’y étais pas, et je ne l’ai pas vu ; mais je sais que le grenier a pris feu deux fois au tuyau du poële. La tante Dorothée avait le tort d’être très-négligente sur ce point.

— Et les coups sur la tête ! Qui frappa ces coups, Sarah Burton ?

— Comment puis-je vous le dire ? Je n’y étais pas ; il n’y a qu’un fou capable de croire que vous ayez eu, vous, la force de le faire.

— Comment alors cela arriva-t-il ? Parlez. Je lis dans votre pensée.

— J’ai vu le soc de la charrue étendu sur les têtes des squelettes et je vis Mores Steen le jeter de côté, dans sa précipitation à déblayer les décombres. Mores se le rappellera probablement, si on l’envoie chercher et qu’on le questionne.

Ce fait de la plus haute importance fut dévoilé sous l’impulsion d’une justification personnelle ; une expression de surprise y répondit dans l’auditoire et se trahit par un murmure. L’œil de Marie Monson brilla d’un air de triomphe, et elle continua avec des forces nouvelles et un plus grand pouvoir sur la volonté et la conscience du témoin.

— C’est bien, Sarah Burton ; c’est là une réponse droite et telle que vous deviez la faire. Vous pensez que le feu fut accidentel, et que la fracture des crânes provint de la chute du soc de charrue ?

— Oui, je sais que ce soc se trouvait au grenier, absolument