Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 30, 1854.djvu/378

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au-dessus du lit, et que le tuyau du poële était tout près. Il y avait un coude à ce tuyau, et le danger provint de ce coude.

— C’est bien ; et l’œil d’en haut vous regarde plus favorablement, Sarah Burton.

Après que Marie Monson eut prononcé ces paroles, le témoin leva timidement ses regards vers le ciel, comme pour s’assurer du fait.

— Dites la sainte vérité, et il ne tardera pas à devenir pour vous bienveillant et miséricordieux. Dites-moi maintenant comment vous vîntes en possession du bas et de son contenu ?

— Le bas ! dit le témoin en tressaillant, et devenant aussi pâle qu’un linge. Qui dit que j’ai pris le bas ?

— Moi. Je le sais, grâce à cette secrète intelligence qui m’a été donnée de découvrir la vérité. — Parlez donc, Sarah, et dites à la Cour et au jury la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.

— Personne ne m’a vue le prendre, et personne ne peut dire que je l’aie pris.

— Ici vous êtes dans l’erreur. On vous vit le prendre. Je vous vis, moi d’abord ; mais il y en eut un autre qui vous vit de son œil pénétrant, toujours attaché sur nous. Parlez donc, Sarah, et ne cachez rien.

— Ce ne fut pas dans une mauvaise intention, si je le pris. Il y avait tant de gens çà et là, j’avais peur que quelque étranger ne mît la main dessus. Voilà tout.

— On vous a vue ouvrir les tiroirs, pendant que vous vous teniez près du bureau, au milieu de la confusion et de l’émoi occasionné par la découverte des squelettes. Vous le fîtes à la dérobée, Sarah Burton.

— J’avais peur qu’on n’enlevât le bas. J’ai toujours eu l’intention de le remettre, sitôt que la loi en aurait déclaré le propriétaire. Davis le demande, mais je ne suis pas sûre qu’il lui appartienne.

— De quelle clef fîtes-vous usage ? Ne dissimulez rien.

— D’une clef à moi. Mes clefs ouvraient beaucoup de tiroirs de la tante Dorothée. Elle le savait, et ne le trouva jamais mau-