chez un homme comme il faut, dont les principes pourtant étaient loin d’être élevés.
Heureusement pour les vues de Timms et de sa belle cliente, on n’est jamais embarrassé dans ce pays quand il s’agit d’arriver à un divorce ; la loi a toujours quelque article ; plus ou moins clair, qu’on peut invoquer en pareil cas, et bientôt les noms de Gabriel-Jules-Vincent-Jean-Baptiste de Larocheforte plaidant contre Mildred de Larocheforte, coururent dans les journaux au grand contentement de ceux qui cherchaient matière à médisance.
À cette nouvelle, Dunscomb éclata en reproches, mais il était trop tard pour reculer ; il dit à Mildred ainsi qu’à Timms que des liens formés dans un pays ne pouvaient être déliés dans un autre aussi facilement qu’on se l’imaginait ; mais l’argent est un levier puissant qui renverse bien des obstacles. Personne ne pouvait prédire la fin de cette affaire, et comme le vicomte, auprès duquel on pouvait recourir à des moyens plus délicats que ceux employés par Timms, était aussi fatigué de cette union que sa femme, et qu’il avait un très-vif désir d’avoir une plus large part dans la fortune que celle que lui allouait la loi, il n’était nullement improbable que cette contestation ne dût se terminer par un quasi-divorce qui permettrait à chacune des deux parties d’agir à sa guise sans crainte d’être molestée par l’autre.
Millington s’était marié peu de temps après le jugement. S’il n’y avait pas longtemps que cette union était décidée ; le jeune couple se connaissait du moins intimement depuis des années. Sous un rapport, l’époux était le chef de sa famille, bien qu’il ne possédât pas la plus grande partie de la fortune. À ce titre, il était naturellement chargé des intérêts de sa belle parente. Quoique aussi opposé que Dunscomb à la conduite de Mildred, il ne recula pas devant les devoirs que lui imposaient les liens du sang ; il est bien entendu que sa maison était celle de Mildred quand elle venait à la ville. Rattletrap ouvrit sa porte hospitalière à cette femme infortunée toutes les fois qu’elle voulut y rendre visite ; et Timbully ne fut pas non plus oublié.
Le jour où Michel et Sarah furent unis, Duuscomb annonça son intention de se retirer des affaires à la fin de l’année. Pen-