s’y trouvera pour vous faire honte, et pour venger la cause des lois et de sa patrie.
C’en était trop pour ceux à qui elle s’adressait, et ces discours insultants changèrent en incendie les dernières étincelles de leur ressentiment.
Tout fut de nouveau agitation et tumulte, et les cris : — Mettons le feu à la maison ; brûlons la sorcière et le rejeton du diable ! se faisaient entendre, quand un homme d’une force et d’une taille remarquables se fit jour à travers la foule, et ouvrit le passage à une dame dont l’air, la tournure et le costume, quoiqu’elle fût couverte d’une grande mante, annonçaient qu’elle était d’un rang fort supérieur aux êtres qui fréquentaient ordinairement ce magasin. Son arrivée inattendue et son air imposant, quoique plein de douceur, firent cesser tous les cris, et il y succéda un si profond silence, qu’un mot prononcé à voix basse aurait pu être entendu dans un appartement qui, un instant auparavant, retentissait de clameurs sauvages et de menaces féroces.
CHAPITRE XXVII.
endant la fin de la scène précédente, Polwarth était dans un
égarement d’esprit qui le rendait incapable de faire le moindre
effort pour prévenir exécution des menaces des soldats. Car,
quoique ses dispositions naturelles le portassent à l’humanité, les
derniers mots prononcés par l’idiot lui avaient rendu ses premières
idées de vengeance. Il ne lui fallut qu’un coup d’œil pour reconnaître
dans les traits flétris mais expressifs de la mère de Job ces
restes de beauté éclipsée qu’il avait remarqués dans la femme qui
était restée la dernière près du tombeau de Mrs Lechmere. Lorsqu’elle
se précipita au-devant des soldats avec l’intrépidité d’une
mère qui prend la défense de son fils, l’éclat de ses yeux noirs,
rendu encore plus vif par la lueur que répandaient les torches, et
l’expression d’horreur que l’amour maternel donnait à tous ses