nos pas errants vers cette porte dont les battants doivent s’ouvrir aux clartés d’un jour qui ne connaîtra point de fin. Alors on peut humblement espérer que la lumière spirituelle du ciel dissipera le brouillard répandu autour de nous par la subtilité des arguments terrestres, et que l’heure de notre probation, à l’aide de la grâce divine, étant une fois passée en triomphe, sera suivie par une éternité d’intelligence, et des siècles sans fin de félicités. Tout ce qui nous paraît maintenant obscur deviendra clair à nos facultés agrandies ; tout ce qui peut paraître à nos sens bornés inconciliable avec nos idées limitées de bonté, de justice et d’amour, rendu clair alors, grâce aux rayons du soleil de vérité, deviendra le résultat indispensable d’une toute puissance aussi équitable que bienveillante.
« Quelle leçon d’humilité ne donnerait pas à chacun de nous, mes frères, le souvenir de ses premières années ! Ces punitions infligées par un père ; et qui nous semblaient si rigoureuses dans notre enfance, les voyons-nous du même œil lorsque nous arrivons à l’âge d’homme ? Quand le sophiste veut combattre avec les folles théories de la sagesse humaine les ordres positifs de la révélation, qu’il songe à tout ce qui échappe à son intelligence dans la nature ; qu’il reconnaisse la sagesse de Dieu dans ce qu’il nous a caché, comme dans ce qu’il lui a plu de nous révéler ! qu’il substitue l’humilité de la religion à l’orgueil de la raison ; en un mot, qu’il ait de la foi, et qu’il soit sauvé !
« La considération d’un tel sujet, mes frères, nous donne à la fois des consolations et des leçons d’humilité, qui, si nous en profitions, nous châtieraient le cœur et fortifieraient notre faiblesse. Elle nous fournit une consolation en nous mettant en état de déposer les doutes de notre présomptueuse nature à la porte du palais de la Divinité, pour les voir se dissiper, lorsqu’elle s’ouvrira comme un léger brouillard sous les rayons du matin. Elle nous donne une leçon d’humilité, en nous faisant sentir l’imperfection des facultés humaines ; en nous faisant connaître les points vulnérables qui sont ouverts en nous aux attaques du grand ennemi de notre race : elle nous preuve que nous ne sommes jamais en plus grand danger d’être faibles que lorsque notre vanité nous porte à croire que nous sommes forts ; elle nous démontre combien nous avons peu droit de nous glorifier de nos connaissances, combien est grande la différence entre la foi qui sauve,