Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 6, 1839.djvu/252

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE XXV.


Cesse tous ces discours sur les montagnes et les vallées, vieux fou, personne n’écoute ces scènes de tes jeux d’enfant avec la même complaisance qui chatouille tes propres oreilles : Allons, à ton histoire !
Duo.



M. Jones se leva le lendemain matin avec le soleil, et ayant donné l’ordre de seller son cheval et celui de Marmaduke, il se rendit à l’appartement du juge avec l’air de quelqu’un qui a dans la tête une affaire importante. La porte du juge n’était pas fermée ; Richard entra avec cette liberté qui caractérisait la liaison amicale des deux cousins, et les manières habituelles du shérif.

— Allons, cousin ’Duke, s’écria-t-il en le trouvant levé et habillé, à cheval, et partons. Je vous expliquerai en détail, chemin faisant, ce dont je n’ai fait que vous dire un mot hier. David dit… non c’est Salomon, mais n’importe, cela ne sort pas de la famille[1]. Salomon dit qu’il y a un temps pour toutes choses. Or, dans mon humble opinion, une partie de pêche n’est pas le temps convenable pour traiter des affaires importantes. — Et qu’avez-vous donc, cousin ’Duke ? Êtes-vous indisposé ? Que je vous tâte le pouls : vous savez que mon grand-père était…

— Je me porte très-bien de corps, Richard, dit Marmaduke en repoussant le shérif, qui s’apprêtait à aller sur les brisées du docteur Todd ; mais j’ai l’esprit malade. Hier, en revenant de la pêche, j’ai trouvé des lettres qui étaient arrivées pendant mon absence, celle-ci entre autres. — Lisez.

  1. Les attaques du parti dévot contre sir Walter Scott, en Écosse et en Angleterre (1826), nous prouvent que ces plaisanteries peu graves sur l’histoire sacrée ne sont point particulières aux auteurs américains, et l’on aurait tort d’en conclure qu’il y a peu de religion dans un pays où il y a tant de religions. Les Américains comme les Anglais lisent la Bible plus souvent que nous, les comparaisons tirées de ce livre sont donc plus fréquentes parmi eux, et il existe entre les lecteurs et les personnages des deux Testaments une familiarité qui rend les plaisanteries plus excusables aux yeux de ceux qu’elles pourraient scandaliser.