Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 8, 1839.djvu/7

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


PRÉFACE


DE LA PREMIÈRE ÉDITION.




L’auteur a déjà cru nécessaire, dans une autre occasion, de faire observer qu’en traçant ces tableaux de la vie maritime, il ne s’est pas cru obligé de tenir compte bien rigoureusement de l’ordre chronologique des perfectionnemens que l’on a introduits dans l’art nautique. Mais il pense qu’on ne trouvera dans cet ouvrage aucun anachronisme trop grossier. Si pourtant quelque critique marin à l’œil pénétrant allait découvrir une corde égarée dans une fausse poulie, ou un terme estropié de manière à en altérer la véritable orthographe, on lui rappelle que la charité lui fait un devoir d’en accuser toute autre chose que l’ignorance, quand il s’agit d’un confrère. Il ne faut pas oublier qu’il y a proportionnellement moins d’hommes de mer que d’hommes de terre employés à la partie mécanique aussi bien qu’à la partie spirituelle de la composition d’un livre, et ce fait suffit pour expliquer les nombreuses imperfections qui viennent encore mettre obstacle à l’harmonie parfaite des diverses parties de la littérature. En temps convenable sans doute, on trouvera un remède à ce mal déplorable, et alors le monde pourra espérer voir régner un peu plus d’ensemble dans les différentes branches du métier. Il n’y aura de véritable âge d’or pour la littérature, que lorsque les livres seront aussi corrects dans leur typographie qu’un livre de loch[1], et que le sens en sera aussi précis que celui d’un watch-bill[2].

  1. Le registre-journal d’un navire. — Éd.
  2. Le livre de quart. — Éd.