Aller au contenu

Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 9, 1839.djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la sécurité de la plantation, allait disparaître pour ne plus revenir. Le jeune Indien conserva son calme inébranlable jusqu’au dernier moment. Cependant il s’arrêta un instant lorsque son pied toucha le seuil de la porte ; il parut regarder Ruth et ses enfants avec un intérêt passager ; puis, reprenant la dignité d’un guerrier indien, son regard devint froid et distrait ; et il suivit d’un pas léger les chasseurs, qui avaient déjà quitté les palissades.


CHAPITRE VIII.


Fort bien, je suis l’objet de vos railleries ; vous l’emportez sur moi. Je suis battu, je ne suis pas capable de répondre sur un morceau de flanelle de Galles. L’ignorance elle-même pèse comme un plomb sur moi. Traitez-moi comme il vous plaira.
ShakspeareLes Joyeuses femmes de Windsor.



Les poètes, aidés par l’impatience naturelle à l’homme, ont fait au printemps une réputation qu’il mérite rarement. Malgré ce que ces écrivains d’une imagination vive ont pu nous apprendre de son souffle balsamique, de ses zéphirs embaumés, le printemps est presque partout la moins agréable et la plus inconstante des saisons. C’est la jeunesse de l’année ; et, comme cette époque de la vie, elle ne fait encore que promettre ; il y a un combat continuel entre l’espérance et la réalité pendant cette période, qui semble se traîner lentement et avoir un penchant irrésistible à tromper. Tout ce qu’on dit sur ses productions précoces est exagéré, car le sol est aussi peu capable de répandre ses généreux tributs avant d’avoir senti l’influence vivifiante des chaleurs de l’été, que l’homme l’est de porter des fruits précieux sans l’assistance d’un pouvoir moral plus noble que celui qu’il possède en vertu de ses dispositions innées ; d’un autre côté, le déclin de l’année est rempli d’une douceur, d’un calme, d’une harmonie qui rappellent le déclin d’une vie bien employée. C’est, dans chaque pays et dans tous les climats, l’époque où les causes morales et physiques s’unissent pour fournir les sources les plus riches de jouissances. Si le printemps est la saison de l’espérance, l’automne est la saison des fruits. Il existe assez de changements pour donner