Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 9, 1839.djvu/244

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plusieurs villes situées sur cette rivière furent d’abord attaquées et réduites en cendres. Les hostilités entre les Anglais et les Wampanoags cessèrent en partie lorsque les froids arrivèrent, les troupes des colonies s’étant mises en quartiers d’hiver, et les Indiens n’étant pas fâchés de reprendre haleine avant de faire un dernier effort.

Ce fut pourtant avant cette cessation d’hostilités que les commissaires des Colonies-Unies, comme on les appelait, se rassemblèrent pour aviser aux moyens d’opposer à l’ennemi une résistance concertée. Jamais les Indiens n’avaient mis les blancs dans un si grand danger, car il était manifeste, par la manière dont un sentiment hostile se répandait le long de toutes leurs frontières, qu’ils étaient dirigés par un esprit entreprenant qui avait donné aux mouvements des ennemis autant d’unité et d’ensemble qu’on pouvait probablement jamais en attendre d’une race divisée en tant de peuplades séparées les unes des autres par de si grandes distances. Qu’ils eussent tort ou raison, les colons décidèrent que la guerre de leur part était juste. Ils firent donc de grands préparatifs pour la continuer, l’été suivant, d’une manière mieux adaptée à leurs moyens et à la nécessité où ils se trouvaient. Ce fut par suite des arrangements qui furent pris pour mettre en campagne une partie des habitants de la colonie du Connecticut, que nous trouvons les principaux personnages de notre histoire portant le costume militaire sous lequel nous venons de les présenter de nouveau à nos lecteurs.

Quoique les Narragansetts n’eussent pas été d’abord ouvertement impliqués dans les attaques contre les colonies, on apprit bientôt des faits qui ne laissèrent aucun doute sur les sentiments de cette nation. On découvrit un grand nombre de leurs jeunes gens parmi les guerriers qui suivaient Metacom, et l’on vit dans leurs villages des armes qui avaient été prises aux blancs tués dans différentes rencontres. Une des premières mesures des commissaires fut donc de prévenir une résistance plus sérieuse en dirigeant contre ce peuple une force en état de l’écraser. Le corps qu’on réunit en cette occasion fut probablement le plus nombreux que les Anglais eussent encore levé dans leurs colonies ; il était composé de mille hommes, dont une partie assez considérable consistait en cavalerie, espèce de troupe qui, comme l’expérience l’a démontré ensuite, convient admirablement aux opérations contre un ennemi si actif et si subtil.