teur une narration plus précise, et, nous l’espérons, plus intéressante des incidents d’une légende que trouveront peut-être trop simple ceux dont l’imagination aime à être excitée par des scènes tumultueuses ou appartenant à une position moins près de la nature.
CHAPITRE II.
u moment précis où notre action commence, une saison belle
et productive touchait à sa fin ; la récolte du foin et des grains
était faite depuis longtemps, et le jeune Heathcote, avec ses serviteurs,
avait passé le jour entier à dépouiller le maïs de sa couronne
dorée, afin de serrer la tige pour la nourriture des bestiaux[1],
et de permettre au soleil et au grand air de durcir un grain qui
est presque considéré comme la production principale du pays
qu’il habitait. Le vétéran Mark était venu à cheval visiter les travailleurs,
pendant ces légères fatigues de la journée, aussi bien
pour jouir d’un coup d’œil qui promettait une grande abondance
à ses troupeaux et à ses bêtes à cornes, que pour adresser, lorsque
l’occasion s’en présentait, quelques discours spirituels dans lesquels
les subtilités théologiques étaient plus évidentes que les
règles de pratique. Les serviteurs de son fils, car le capitaine
Heathcote avait depuis longtemps confié la direction de son
domaine à son fils, le jeune Content Heathcote, étaient, sans
aucune exception, des jeunes gens nés dans le pays ; leur éducation
et un long usage les avaient habitués à mêler les exercices
religieux à la plupart des occupations de la vie. Ils écoutaient
- ↑ C’est au maïs que le fermier américain doit l’excellent fumier nécessaire à la culture des plantes les plus précieuses, telles que le coton, le tabac, etc. Le grain est appelé partout corn, blé par excellence ; on le dit bon pour tous les animaux, le pur carnivore excepté.