Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 9, 1839.djvu/92

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— Comment je puis le savoir ? Peut-être tu penses, Foi Ring, que ton frère Reuben a seul le don d’y bien voir.

— Le travail doit avoir été profitable au capitaine, lorsque les yeux étaient tournés vers un autre objet ! mais peut-être il entretient les plus vigoureux pour observer ce qui se passe, et envoie les plus faibles à l’ouvrage.

— Je ne néglige pas assez ta sûreté pour ne pas jeter de temps en temps un regard du côté de l’habitation, jeune éveillée ; peu importe ce que tu penses de ce soin, mais ce serait une belle désolation dans les laiteries et dans les offices, si les Wampanoags arrivaient dans la partie défrichée, et s’il ne se trouvait personne pour donner l’alarme à temps.

— En vérité, Ében, ta terreur de l’enfant qui est dans la forteresse est grande pour un homme de ton âge, ou bien tu ne surveillerais pas d’aussi près la maison, répondit Foi en riant ; car, avec la sagacité de son sexe, elle commençait à s’apercevoir qu’elle obtenait peu à peu la supériorité dans la conversation. Tu ne te rappelles donc pas que nous avons de vaillants soldats de la vieille Angleterre pour empêcher le jeune enfant de faire du mal ? Mais voilà un de ces braves. Il sera prudent de lui recommander la vigilance ; ou peut-être cette nuit, pendant notre sommeil, nous ferons connaissance avec le tomahawk.

— Tu parles de l’arme des sauvages, dit l’Anglais qui s’était approche de nouveau avec un désir visible de prendre part à une conversation qui, pendant qu’il surveillait les interlocuteurs à une certaine distance, semblait être devenue intéressante. J’espère qu’il n’existe plus aucune crainte dans ce quartier.

— Comme vous le dites, dans ce quartier, dit Ében, sifflant à voix basse après avoir prononcé cette phrase, et regardant tranquillement le corps lumineux auquel il venait de faire allusion. Mais le premier quartier qui suivra pourra nous donner un joli échantillon de la manière dont les sauvages font la guerre.

— Et que la lune a-t-elle de commun avec les invasions des sauvages ? y en a-t-il parmi eux qui étudient le secret des astres ?

— Ils étudient les secrets du diable ; et sa méchanceté plus que toute autre chose. Il n’est pas facile à l’esprit de l’homme de se figurer les horreurs auxquelles ils se livrent lorsque la Providence leur a fait obtenir quelque succès.

— Mais tu parlais de la lune. De quelle manière la lune est-elle d’accord avec leurs sanglantes attaques ?