Page:Copeau - Impromptu du Vieux-Colombier, 1917.djvu/30

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Copeau

Voilà qui est fait *… Mais commencer quoi ? Jamais je n’aurai le front de paraître devant un public à qui je sais ce que je dois avec des gens qui ne sentent pas le besoin du triomphe [il appelle en coulisse]. Jouvet ! Jouvet !

Jouvet [passant sa tête par le rideau]

Patron ?

Copeau

On change de spectacle.

Jouvet

Comment ?

Copeau

Nous donnerons les Fourberies. Et que Molière nous soit en aide !

Jouvet

Bon. [il disparaît]

Copeau

Allez-vous en, vous autres, et retirez ces meubles.

[Les acteurs s’enfuient emportant les sièges.]
[Lumière dans la salle]
Copeau (se retournant vers le Public qu’on aperçoit)

Ah ! voilà le Public ! Bonjour Public ! [il salue] La scène est le lieu des miracles. Soyez-nous indulgents. [se tournant vers la scène.]
xxxxTout le monde est à son poste ? Le régisseur avec son bâton ?

[Le régisseur en coulisse frappe quelques coups de son bâton, le rideau commence à s’entrouvrir.]

Arrêtez ! [le rideau s’arrête] L’Électricien à son tableau ?

[Les lumières se règlent, se baissant dans la salle et illuminant la scène derrière le rideau.]

Bene ! Les musiciens à leurs pupitres ? [la musique joue]

Nota : Le texte compris entre astérisques est de Molière.