Page:Copeau - Impromptu du Vieux-Colombier, 1917.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Benissime ! [Jessmin paraît, dansant autour du Patron. C’est l’Esprit du Vieux-Colombier.]

Ah ! te voila, toi, petit danseur, esprit, démon familier de la maison, plus preste et plus pur que nous, et qui fais honte quand tu parais à notre forme imparfaite, à nos gestes sans vie et sans beauté ! Va, cours, tandis que ce mince rideau nous sépare encore de l’illusion. Du haut en bas de la maison, à tous ceux qui donnent le spectacle, inspire le rythme. Va ! ma flamme, mon esprit, ma joie ! [Jessmin sort en dansant sur la musique qui va mourant. Rideau ! Copeau monte sur le tréteau, et crie vers la coulisse.]

Argante, Géronte, Octave, Léandre, Zerbinette, Hyacinte, Sylvestre, Nérine, Carle, et les deux Porteurs… êtes-vous prêts ?

[Tous les acteurs de la pièce, en coulisse, d’une seule voix.]

Oui !

Copeau [après un temps]

Allez ! [Il descend en courant l’escalier du tréteau.]

(Le Régisseur frappe les trois coups et la pièce commence.)