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UNE SAINTE

À MA MÈRE

C’est une vieille fille en cheveux blancs ; elle est
Pâle et maigre ; un antique et grossier chapelet
S’égrène, machinal, sous ses doigts à mitaines.
Sans cesse remuant ses lèvres puritaines
D’où tombent les Pater noster et les Ave,
Et, laissant son tricot de laine inachevé,
Droite, elle prie, assise au coin d’un feu de veuve,
Dans sa robe de deuil rigide et toujours neuve.