Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t1, 1885.djvu/53

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Telle elle est, ou du moins je la devine telle,
                Lys candide, cygne ingénu.
Je la cherche, et bientôt, quand j’aurai dit : « C’est elle ! »
                Quand elle m’aura reconnu,

Je veux lui donner tout, ma vie et ma pensée,
                Ma gloire et mon orgueil, et veux
Choisir pour la nommer enfin ma fiancée
                Une nuit propice aux aveux.

Elle viendra s’asseoir sur un vieux banc de pierre,
                Au fond du parc inexploré,
Et me regardera sans baisser la paupière,
                Et moi, je m’agenouillerai.

Doucement, dans mes mains, je presserai les siennes
                Comme on tient des oiseaux captifs,
Et je lui conterai des choses très anciennes,
                Les choses des cœurs primitifs.

Elle m’écoutera, pensive et sans rien dire,
                Mais fixant sur moi ses grands yeux,
Avec tout ce qu’on peut mettre dans un sourire
                D’amour pur et religieux.