Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t2, 1892.djvu/126

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Oui, mais il n’avait pas, au début du chemin,
Rencontré, dans un jour mille fois béni, celle
Dont le regard contient la sublime étincelle
Où s’allume l’amour vrai, constant, simple et bon,
Qui purifie ainsi que le brûlant charbon
Dont un ange toucha la lèvre d’Isaïe ;
La maîtresse soumise et l’esclave obéie ;
Celle qui, sans serments jurés ni vains discours,
Nous prend en un moment, tout entier, pour toujours,
Et nous emplit le cœur de divines lumières,
Lorsque notre baiser descend sur ses paupières.


III

 
Fuyant donc ce spectacle aux mille bruits joyeux,
Olivier, le front bas, le chapeau sur les yeux,
Sortit, croyant gagner quelque coin solitaire.
La petite fleuriste, au riant éventaire,
Qui courut après lui, disant : « Fleurissez-vous ! »
N’obtint du promeneur qu’un geste de courroux ;
Car aux mauvais instants où l’espoir nous renie,
Les fleurs mêmes nous font l’effet d’une ironie.