Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t2, 1892.djvu/166

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A ses pieds, attendant que son regard y tombe,
           Je mettrai, quelque jour,
Comme un pâtre à genoux présente une colombe,
           Mon pur et jeune amour.


XIII

 
L’Hiver vient à grands pas. C’est le soir ; le vent souffle.

… Le vieux père lisait, en chauffant sa pantoufle
Au foyer rallumé pour la première fois.
Suzanne, au piano, laissait suivre à ses doigts
Le caprice tournant d’une valse allemande,
Ou bien, lorsque Olivier en faisait la demande,
S’interrompait afin de jouer un motif
Où Chopin soupirait son ennui maladif.
Dehors on entendait la bise monotone
Gémir dans les rameaux dépouillés par l’automne.
Mais Olivier n’avait nulle tristesse au cœur ;
Des mauvais souvenirs il se croyait vainqueur ;
Il avait reconquis son calme de naguère.

Or un de ses amis, qui se trouvait au Caire