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Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t2, 1892.djvu/206

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Et retrouvait toujours son nid chaud et paisible
Dans le creux de la main du rêveur impassible.
À la fin, cependant, elle ne revint plus.

Et, quand les derniers temps furent bien révolus
Du retour des oiseaux que l’exil seul protège,
Lorsque l’Hymalaya se fut couvert de neige
Et lorsque tout espoir fut perdu, le Bouddha
Détourna lentement la tête ; il regarda
Sa main vide ; et les yeux du divin solitaire,
Qui depuis si longtemps n’avaient rien vu sur terre,
Ses yeux tout éblouis d’immensité, ses yeux
Éteints et fatigués de contempler les cieux,
Ses yeux aux cils brûlés, aux paupières sanglantes.
S’emplirent tout à coup de deux larmes brûlantes ;
Et celui dont l’esprit était resté béant
Devant l’amour du vide et l’espoir du néant,
Et qui fuyait la vie et ne voulait rien d’elle,
Pleura, comme un enfant, la mort d’une hirondelle.