Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t2, 1892.djvu/263

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Se jeta tendrement dans ses bras, sur son cœur :
« Mon bien-aimé, dit-elle en parlant la première,
Rassure-toi. Le ciel m’a ravi la lumière.
Tu seras toujours beau pour moi, qui ne vois pas.
Je t’entendrai parler ; tu guideras mes pas ;
Et nul bonheur, ami, n’est comparable au nôtre,
Car nous ne pouvons plus nous passer l’un de l’autre. »

Sangor, ivre d’amour, étreignit sa Djola ;
Ils pleurèrent ensemble ; et, depuis ce jour-là,
Ceux qui venaient prier l’idole sur son trône
Regardaient au passage, en jetant une aumône,
Le groupe lamentable et pourtant consolé
De cette pauvre aveugle et de ce mutilé.