Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t3, 1888.djvu/141

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Adieu ! Pour nous punir de notre fantaisie,
L’Amour veille, il nous guette, et le malheur le suit ;
Pareil à ce bourreau qu’une reine d’Asie
Postait pour égorger ses amants d’une nuit.

Huit jours tu m’appartins, — ô joie, ivresse, gloire î —
Avec des soirs d’été pour sublime décor ;
Et, parmi les amours étoilant ma mémoire,
Nos amours sont ainsi que des planètes d’or.

Mais puis-je, pauvre et fier, te garder, toi, trop belle ?
C’est impossible, hélas ! Épargnons-nous des pleurs.
Si nous tardions encor, — la vie est si cruelle ! —
Nos soupirs d’aujourd’hui deviendraient des douleurs.

Ayons pitié de nous ! Fuyons-nous, mon amie !
Mais souffre qu’en un rêve où sont mouillés mes yeux
Je te revoie encor dans mes bras endormie,
Et pose entre tes seins le baiser des adieux !

POÉSIE. — 111,