Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t3, 1888.djvu/19

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II

Un soir, — les premiers froids étaient déjà venus, —
Au fond de la chétive échoppe, j’aperçus
Un spectacle nouveau, qui me fit de la peine.
C’était un pauvre enfant, — huit ou dix ans à peine, —
Blond, pâle, l’air malade, habillé tout en deuil,
Qui se tenait assis dans un petit fauteuil,
Ayant sur ses genoux un vieux dictionnaire
Et regardant avec des yeux de poitrinaire.

Je demandai :

Je demandai :  — « Quel est donc ce petit garçon ?

— Mais c’est mon petit-fils ; il apprend sa leçon ! —
Me répondit, d’un air tout orgueilleux, la vieille, —
Et les frères en sont très contents.

Et les frères en sont très contents.  — À merveille ! —
Repris-je… — Ses parents l’ont envoyé vous voir ?

— Hélas ! mon bon monsieur, voyez… il est en noir.