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Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t4, 1909.djvu/265

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COMPLIMENT

Tous ces jours-ci, mes chers lecteurs, je désirais,
Tel un petit garçon qui, frisé tout exprès,
Présente son rouleau noué d’un ruban rose,
Vous offrir un joli compliment — vers ou prose —
Pour l’an qui, cette nuit, naquit et commença.
Mais, quand j’étais enfant — oh ! pas plus haut que ça ! —
Dans ce genre déjà je n’ai pas fait merveille.
Le texte, qu’à l’école on nous donnait, la veille,
Et qu’il fallait, le soir, au logis copier,
M’effrayait. J’ai noirci, depuis, bien du papier ;
Mais c’étaient mes débuts dans la littérature.
Ces phrases, réclamant ma plus belle écriture,
Étaient alors, pour moi, pleines de « mots d’auteur ».