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VI

Alors commencèrent à s’écouler, longues et pénibles, les journées de ce mois d’août pendant lequel un brûlant et splendide soleil plana constamment, comme une ironie, sur la capitale pleine d’angoisse et d’épouvante.

D’abord ce fut le déluge des sinistres nouvelles : ReichshofFen, désastre effroyable, dont le patriotisme populaire se consolait à peine en faisant entrer dans ses légendes la charge sublime des grands cuirassiers ! Puis les télégrammes se succédant, effrayants et obscurs : Pas de nouvelles de Frossard. Tout peut encore se réparer. Hâtez la défense de Paris. Et Forbach ! Et la reculade sur tous les points ! Et Strasbourg bloqué ! Et Metz investi ! Et les premières lances des uhlans aperçues ici, là,