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Page:Coppée - Œuvres complètes, Prose, t3, 1890.djvu/394

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pourra-t-elle ? Du moins, elle est sûre d’être bien aimée. Oh ! comme elle va se reposer, se détendre, dans ce bain de tendresse ! Et puis, faire un heureux, c’est encore si doux !

Non ! Armand n’est pas oublié, il ne le sera jamais. Après demain, agenouillée auprès de son nouvel époux, Mme Bernard pensera à son fils, priera pour son fils. Et pourtant, pourtant !... Il est loin, l’ancien désespoir. La noire tristesse qui lui avait succédé se dissout et s’évapore en mélancolie. Non ! Armand n’est pas oublié. Cependant, la blessure se ferme et se cicatrise. Elle souffre, moins, l’inconsolable, et, tout à l’heure,— ah ! misérable nature !— elle souriait à son chapeau de noces, à ce joli chiffon.

Mais un domestique entre dans le boudoir, avec une lettre sur un plateau.

Écriture inconnue. Mme Bernard déchire l’enveloppe. Quatre pages. De qui peut être cette longue épître ? Elle cherche et trouve la signature, « Henriette Perrin », et voici ce qu’elle lit, avec un grand frisson qui lui passe dans tout le corps.